Origines lointaines :
La longue histoire des arts martiaux chinois remonte à la société primitive (à partir de l’Homme de Yuanmou, il y a environ 1,7 million d’années, la période de l’Homo Erectus se terminant par l’établissement de la dynastie Xia au 21ème siècle avant J-C). Dans la lutte contre la nature et leur environnement, les hommes de cette époque ont élaboré des mouvements de combat simples, qui ont progressivement évolué au fil des guerres pour former divers systèmes d’attaque et de défense à mains nues et avec armes.
La pratique des arts martiaux repose entièrement sur les compétences au combat. Les mouvements sont conçus pour répondre aux exigences du combat offensif et défensif et sont le reflet de différentes pratiques telles que la chasse, la guerre et la danse martiale.
La chasse :
Les arts martiaux trouvent leur origine dans la société primitive. Cette origine, et le développement qui s’ensuit, sont intrinsèquement liés à la lutte pour la survie de l’Homme et aux guerres primitives. Dans la société humaine primitive, les adversaires n’étaient alors pas uniquement des êtres humains, mais également des bêtes sauvages. À cette époque, les conditions de vie des humains étaient extrêmement rudes. Ils vivaient dans un environnement essentiellement sauvage, où les prédateurs étaient nombreux et omniprésents. Afin d’assurer sa survie, l’humanité n’eut d’autre choix que d’accepter la lutte à mort contre les autres espèces. On retrouve un témoignage de cette lutte dans de nombreuses peintures rupestres retrouvées dans la partie occidentale de la Chine représentant diverses scènes de combat entre hommes et bêtes sauvages. Le développement et la sophistication des techniques de chasse est concourante à l’élaboration de techniques de combat non armées, telles que la course, le saut, les roulades, l’esquive, les coups de poings et coups de pied, etc., ainsi que d’acquérir des compétences dans le maniement des outils en pierre et en bois tels que des bâtons. C’est ainsi que l’humain a accumulé son expérience dans les techniques offensives et défensives.
Les guerres primitives :
L’apparition et l’évolution des outils primitifs constituent une autre preuve de l’émergence et du développement de formes primitives des techniques de combat. On a retrouvé des outils pointus et coupants grossièrement fabriqués à partir de pierre datant de la période paléolithique (il y a environ 2,5 millions à 10 000 années). Pendant le Néolithique (il y a environ 8500-4500 années), des outils bien travaillés en bois fin, en pierre et en os ont vu le jour. En outre, l’invention des arcs et des flèches a considérablement amélioré le rendement de la chasse par l’homme grâce à un allongement considérable de sa portée de tir.
En plus de la chasse, le début des arts martiaux est aussi étroitement lié aux guerres primitives. Dans la société primitive, les tribus d’affrontaient régulièrement pour de la nourriture, un territoire ou encore une position dominante. Ces luttes entre êtres humains ont favorisé l’émergence des arts martiaux primitifs. Vers la fin de la société primitive, les guerres tribales, qui visait au pillage des esclaves et richesses, ont gagné en fréquence et en intensité. Une légende de la haute Atiquité veut que des armes avancées, faites de bronze, auraient servi pendant la guerre entre l’Empereur Jaune Huáng Dì et Chiyou de la tribu des Jiuli. Les techniques de combat alors utilisées déployaient une complexité supérieure aux techniques de chasse. Ces guerres primitives ont également favorisé le développement des arts-martiaux.
L’éducation, la religion et le divertissement :
Le développement des arts martiaux primitifs est également indissociable de l’éducation, de la religion ainsi que du divertissement. L’enseignement et la formation des techniques de combat sont des éléments importants de l’éducation primitive. Au cours des rituels religieux et des activités de divertissement, les hommes primitifs simulaient notamment des scènes de chasse ou de guerre, dansant avec des armes à la main pour montrer leur agilité au combat par des mouvements élaborés. Le Yao Dian (document de Yao) du «Livre des temps anciens», évoque un chef nommé Kui, qui aurait prononcé les mots suivants : Yu, battons les tambours de pierre, afin que toutes les bêtes puissent danser ensemble ! Les « bêtes » auxquelles il est fait allusion font penser à formes imitatives des animaux. Il s’agissait d’une sorte de danse évoquant la chasse, ce qui en fait la forme la plus primitive des formes imitatives des arts-martiaux.
Dans la société primitive, la chasse, les conflits tribaux et les danses primitives ont exercé une influence directe en favorisant l’émergence des arts martiaux. Cependant, les arts-martiaux sont une discipline à part entière, différente de la chasse, de la guerre ou de la danse. Leur pratique, plus complexe, nécessite une plus longue formation. La longue histoire de la Chine a donc fourni le temps et les conditions nécessaires au peuple chinois pour développer leurs arts-martiaux.