La dynastie Xia
Les arts martiaux se sont développés en Chine pendant la période de la société esclavagiste. Le système d’élection au trône alors mis en place par l’alliance tribale, lequel visait à élire démocratiquement un dirigeant de la société primitive, fut abandonné au profit du premier état héréditaire de la société esclavagiste de Chine, la dynastie Xia (aux alentours de 2070 av. J-C à 600 av. J-C) , dont le joug a déclenché les révoltes des tribus Dongyi.
Les tribus Dongyi possédaient un certain talent pour le tir à l’arc et comptaient de nombreux archers renommés. D’après la mythologie chinoise, ils avaient pour chef Houyi, héros dont les flèches auraient triomphé des Soleils redondants. Afin d’écraser la révolte des Dongyi, la dynastie Xia excella dans les exercices militaires et la pratique des attaques de frappe. Au fil d’innombrables guerres, les arts martiaux se sont ainsi développés, donnant naissance à des applications pratiques et normées.
Les dynasties Shang et Zhou
Au cours des dynasties Shang et Zhou (1600 av. J.-C. – 256 av. J.-C.), la fréquence et l’intensité des conflits armés ont non seulement favorisé le développement d’armes, allant de dispositifs simples à des appareils complexes et divers, mais également facilité l’amélioration et le développement de techniques de combat d’attaque et de défense. À la guerre, les combats étaient principalement menés en char, lesquels servaient à transporter archers et lanciers habiles. Les combattants de char constituaient alors la principale force lors des batailles. À cette époque, l’entraînement martial des soldats se caractérisait principalement par la performance physique et la capacité à manier des armes simples.
Au cours des dynasties Shang et Zhou, le tir à l’arc était au cœur de la formation militaire aux arts-martiaux. Depuis les empereurs et les nobles jusqu’aux civils et roturiers, le tir à l’arc était pratiqué par tous. Cette discipline faisait d’ailleurs l’objet d’événements divers. Lors des rituels, banquets et autres événements organisés par l’empereur se tenait une cérémonie rituelle de tir à l’arc appelée Li She (tir rituel). En outre, les civils organisaient régulièrement le Xiang She (tir rural). Dans les écoles où étudiaient les enfants de familles nobles, le tir à l’arc était considéré comme l’un des Six arts. Pendant les périodes Shang et Zhou, les militaires exécutaient des danses martiales (un genre de chorégraphie avec armes) visant à maintenir les soldats affûtés et motivés. Les soldats armés évoluaient en formations bien réglées tout en réalisant des mouvements brusques, symboles d’un pouvoir dominant.
La période des Printemps et Automnes et la période des Royaumes combattants
Au cours de la période des Printemps et Automnes et la période des Royaumes combattants (770 av. J.-C. – 221 av. J.-C.), l’entraînement physique des soldats était considéré comme primordial, ce qui a eu pour effet d’étendre la pratique et l’enseignement des arts-martiaux les plus efficaces.
L’état de Qi
Dans l’état de Qi, par exemple, le Jue Shi, sorte de compétition d’arts martiaux, avait lieu chaque printemps et automne. Les vainqueurs désignés de ces compétitions étaient poussés à rejoindre les rangs de l’armée. Dans le royaume de Wei, les guerriers étaient soumis à une sélection très stricte, et les individus choisis devaient passer par une formation martiale dans les règles.
Il est à noter que la formation martiale ne concernait pas seulement les soldats, mais également les lettrés. Les disciples de Confucius, notamment, Zilu et Ranyou, avaient la réputation de posséder une maîtrise impressionnante des arts-martiaux. Une anecdote rapporte la conversation suivante entre Confucius et un de ses élèves, alors qu’il venait de l’interroger sur ses ambitions. Zilu répondit qu’il comptait utiliser sa hallebarde pour combattre aux côtés des soldats sur le champ de bataille afin de défendre le pays face à l’ennemi.
Ranyou, autre disciple de Confucius dont le talent le destinait à devenir général, parvint à la tête de l’armée de l’État de Lu dans la guerre qui l’opposa à l’État de Qi, au cours d’une bataille qu’il remporta. Sur le champ de bataille, il portait une longue lance et chargeait dans l’avant-garde.
C’est également à cette époque que se répandit la mode du port de l’épée. La fabrication atteignit alors une sophistication sans précédent. Des épéistes itinérants, appelés les You Xia, sont également apparus à cette époque. C’est ainsi que la fonction sociale des arts-martiaux a commencé à se diversifier.